In:
Revue d'Écologie (La Terre et La Vie), PERSEE Program, Vol. 64, No. 3 ( 2009), p. 261-282
Kurzfassung:
Résumé.— L’importance des baies et autres petits fruits consommés par les oiseaux a été étudiée de 1993 à 1997 dans le bois Boucherot, un massif forestier de 46 ha au nord d’Orléans (France). Avec 62 espèces, dont 35 nicheuses certaines ou probables, l’avifaune du bois Boucherot peut être considérée comme riche. Au cours de l’année, le nombre des contacts d’oiseaux le long de notre itinéraire-échantillon de 5 km atteint un maximum en mai et juin et décroît fortement en juillet. Il atteint un minimum en janvier et février, quand les principales espèces consommatrices de baies (Merle noir, grives, Rouge-gorge, Pigeon ramier) quittent plus ou moins le bois. Tant le nombre d’espèces que celui des individus contactés par quinzaine se sont avérés constamment plus élevés durant la saison 1995-96, marquée par une forte production de baies, que durant les autres saisons. Les disperseurs de graines dominent la guilde des oiseaux consommateurs de baies, représentant environ les deux-tiers des espèces. Au printemps et en été, les petites espèces (Sylviidés, Rouge-gorge et Rossignol philomèle) représentent 41 % des disperseurs mais seulement 8 % en hiver, la règle de Bergmann étant une des explications possibles de ce fait. Les baies de printemps et d’été mûrissent espèce après espèce du début mai à la fin août. Celles avec une pulpe molle sont aisément mangées par les petites espèces et leur forte teneur en eau les rend attractives dans un endroit où les abreuvoirs sont rares et propices à la chasse des prédateurs. Ces baies sont consommées à mesure qu’elles mûrissent. En revanche, les baies d’automne mûrissent toutes à fin-août et début septembre, disparaissant presque entièrement en janvier. Elles sont nutritionnellement riches et tiennent fermement aux branches mais la plupart n’attirent plus les oiseaux une fois qu’elles ont été gelées. Elles sont consommées dans n’importe quel ordre, sans tenir compte de leur valeur énergétique. Les baies d’hiver, représentées seulement par le lierre, disparaissent en janvier et février. Les oiseaux les utilisent quand ils n’ont rien d’autre. Il n’y a pas de baies de la fin mars au premier tiers de mai. Nous sommes ici en présence d’un véritable goulot d’étranglement, en-dehors duquel les oiseaux ont des baies à leur disposition pendant la plus grande partie de l’année, et plus particulièrement à l’époque de la reproduction et lors de la préparation à la migration. Le rôle des baies dans l’alimentation des oiseaux du bois Boucherot est primordial, et le maintien de leur diversité passe bien évidemment par la conservation de celle des essences qui les produisent.
Materialart:
Online-Ressource
ISSN:
0249-7395
DOI:
10.3406/revec.2009.1488
Sprache:
Französisch
Verlag:
PERSEE Program
Publikationsdatum:
2009
ZDB Id:
2922565-6
SSG:
12
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