Μ. Β. HATZOPOULOS
AIGÉAI : LA LOCALISATION
DE LA PREMIÈRE CAPITALE
MACÉDONIENNE.
Les chercheurs de l'Antiquité classique n'ignorent pas à quel point il est exceptionnel de voir un jour confirmée de façon éclatante par une heureuse découverte une de leurs hypothèses avancée avec plus ou moins de réserve ou d'audace. La mise au jour en 1977-1978 par M. Andronicos, de tombes royales inviolées sur le site même de Palatitsia-Vergina x, où N.G.L. Hammond, bravant Vopinio communis avait une dizaine d'années auparavant postulé la localisation d'Aigéai2, la première capitale macédonienne, fait partie de ces rares et heureuses exceptions et constitue un acquis de la science qui a permis une nouvelle et meilleure compréhension de l'histoire macédonienne3. Certes, rien n'est jamais définitivement acquis et une nouvelle découverte ou une interprétation plus ingénieuse des données connues peut à tout instant modifier n'importe quelle idée reçue. Mais, sans découverte ni interprétation nouvelle, semer le doute sur des connaissances péniblement obtenues ne nous semble pas relever d'une conduite scientifique responsable. Or voici qu'un article publié dans une
(1) Voir en dernier lieu les contributions d' Andronicos dans le volume collectif dirigé par R. Ginouvès, La Macédoine de Philippe II à la conquête romaine (Paris 1993), où l'on trouvera une bibliographie complète sur cette question.
(2) N. G. L. Hammond, «The Archaeological Background to the Macedonian Kingdom», Ancient Macedonia I (Thessalonique 1970) 53-67 (communication prononcée au colloque tenu à Thessalonique en août 1968).
(3) Cf. M. Zahrnt, «Die Entwicklung des makedonischen Reiches bis zu den Perserkriegen », Chiron 14 (1984) 325-68 ; M. Errington, Geschichte Makedoniens (Munich 1986) ; E.N. Borza, In the Shadow of Olympus : the Emergence of Mace- don (Princeton, N.J., 1990), sans parler de l'œuvre monumentale de N.G.L. Hammond lui-même, de G. T. Griffith et F.W. Walbank, A History of Macedonia, vol. I-III (Oxford 1972-1988).
BEG tome 109 (1996/1), 264-269.
