LA POLITIQUE FRANÇAISE ET LA SECONDE GUERRE DU VIETNAM

La guerre du Vietnam se développe chaque semaine davantage comme un point majeur d'affrontement non seulement entre Vietnamiens et Américains, mais encore entre le Tiers Monde et les Anglo-Saxons. Il n'est pas évident qu'elle finisse par remettre en cause, à la longue, la « coexistence pacifique », mais parce qu'elle est déjà devenue une épreuve de force entre le monde riche et le monde pauvre, elle risque d'affecter, pour de longues années, le clivage politique de l'humanité. Elle est, ne serait-ce que pour cette seule raison, d'une importance suprême pour les peuples européens.

Sur ce problème du Vietnam, la France a adopté, depuis plus de six ans maintenant, une attitude et une politique qui, de plus en plus, divergent de celles des Etats-Unis et même s'opposent à elles. Ces divergences se sont répercutées sur le plan atlantique et elles risquent d'affecter sérieusement, dans l'avenir, la nature des relations franco-américaines. C'est en effet une « autre Amérique », une Amérique très différente de celle qu'elle avait idéalisée depuis Lafayette et 1917, que la France découvre au fur et à mesure que se poursuit la guerre du Vietnam.

De nombreux malentendus, des interprétations fantaisistes et même des distorsions grossières ont accueilli les diverses manifestations de la politique française en ce qui concerne l'Indochine. C'est pourquoi il a paru important et utile d'expliquer avec quelque détail, et en remontant aux sources, comment la France en est venue à s'intéresser de nouveau à l'Indochine, pourquoi elle est en désaccord avec la politique suivie par les