In:
Allemagne d'aujourd'hui, CAIRN, Vol. N° 239, No. 1 ( 2022-3-7), p. 124-132
Kurzfassung:
Reprenons la distinction introduite par Herman Daly entre le « monde vide » et le « monde plein » : le monde vide, dans son ensemble, était « durable », tandis que le monde plein – aujourd’hui – ne l’est pas. En un sens, l’Anthropocène est un terme qui décrit la non-durabilité. On peut dater les débuts de l’Anthropocène en 1950, soit quelques années seulement après la terrible Seconde Guerre mondiale. L’un des faits les plus marquants de l’Anthropocène est le réchauffement climatique. Il convient également de mentionner la perte dramatique de biodiversité au cours des 75 dernières années. Le réchauffement climatique va certainement faire monter le niveau de la mer, ce qui pourrait entraîner la submersion de l’espace vital d’un milliard d’êtres humains. Que pouvons-nous faire pour réduire la probabilité d’une telle catastrophe ? L’agenda 2030 des Nations Unies, qui prévoit 17 objectifs de développement durable, n’est certainement pas la solution, car la plupart des pays le perçoivent comme un programme axé sur la croissance. La corrélation quasi parfaite entre l’activité économique par habitant et les émissions de gaz à effet de serre représente un obstacle majeur à tous les efforts en faveur de la durabilité. Tous les pays du monde aspirent à une augmentation de la croissance économique, ce qui signifie, pour le dire cyniquement, que les pays veulent accélérer le réchauffement climatique. Décorréler la croissance économique des émissions de gaz à effet de serre pourrait constituer une réponse optimiste à cette tragédie. La transition entre une économie fondée sur les énergies fossiles et une autre basée sur l’énergie solaire est une avancée audacieuse. Une autre étape (moins populaire) consisterait à améliorer considérablement la productivité de l’énergie et des matériaux, ce qui signifierait plus de richesses avec moins d’énergie et de minerais. Une multiplication par cinq de la productivité des ressources est techniquement réalisable. Augmenter les coûts des émissions de gaz à effet de serre et de l’exploitation des minerais semble être la voie à suivre pour parvenir à de telles améliorations. Ce processus doit se dérouler de manière équitable, afin que les pays industrialisés à l’origine du réchauffement climatique soient amenés à débourser davantage. Mais il serait également plus rentable pour les pays en développement d’investir dans l’efficacité énergétique et matérielle.
Materialart:
Online-Ressource
ISSN:
0002-5712
DOI:
10.3917/all.239.0124
Sprache:
Französisch
Verlag:
CAIRN
Publikationsdatum:
2022
ZDB Id:
7919-4
ZDB Id:
41716-6
SSG:
7,20
SSG:
8,1